20 mai 2007
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22:45
Papam. Son cœur battait. Papam. Lentement. Papam. Paisiblement. Papam. Indifférent au léger souffle (Papam) qui frôlait tout son corps. Papam. Comme s'il savait (Papam) qu'il n'avait rien à craindre. Papam. Qu'il n'y avait rien tout court. Papam. Que Le Rien était là... Pam...
Karla ouvrit brutalement les yeux et toute son essence fut happée vers cette forme noire qui la dominait. C'était comme une chute, en sens inverse. Comme un vol plané interrompu par un piqué brutal. Elle flottait entre son propre corps et la chose au-dessus d'elle, incapable de crier, de bouger. Seule sa peur semblait empêcher son âme de rejoindre le démon.
- Je suis Yen-Lo, annonça une voix immatérielle.
Il parlait! Non : il pensait!! Il pensait dans sa tête! Au prix d'un terrible effort mental, Karla retomba un peu vers son corps allongé sous elle, presque jusqu'à le toucher. Mais le toucher avec quoi?!
- Laissez-moi! réussit-elle enfin à hurler, en vain.
Un calme absolu régnait dans la chambre de bonne où son cri n'était pas parvenu.
- Inutile d'hurler ainsi, ta voix ne s'entend plus dans ton monde.
Un terrible souffle souleva l'âme de la mannequin vers Yen-Lo. Elle se débattit comme elle put, essayant de résister au terrible appel de cet être informe. Elle s'immobilisa de nouveau, à quelques centimètres du démon.
- Qui êtes-vous? pensa-t-elle au milieu de toutes ses idées folles et désordonnées.
- Je suis un démon. Je suis Yen-Lo. Je suis Le Rien. Ce vide qui t'habite, cette sensation de sollitude, cet abandon de toi-même, c'est une part de moi qui vit déjà en toi.
- Et bien restez-y et lâchez-moi! fit Karla, paniquée au-delà de tout ce qu'elle avait pu connaître dans sa courte vie.
La jeune femme sentait le fil ténu qui la reliait encore à son corps s'étirer de dangereusement. Il fallait qu'elle redescende, qu'elle rentre en elle, qu'elle maîtrise de nouveau son corps, et surtout ses jambes pour fuir!
Au milieu de la zone d'ombre, juste au-dessus de son visage, deux yeux verts lumineux apparurent.
- Voilà une intéressante proposition... Mais j'ai besoin de plus.
Le téléphone sonna, perturbant le démon qui relâcha un peu sa proie. Karla se battit de toutes ses forces contre ce vide qui tentait de l'absorber, et se sentit enfin reculer. A la troisième sonnerie, elle plongea dans les entrailles de son propre corps et ouvrit les yeux en hurlant.
La pièce était vide. Rien ne trahissait l'éventuelle présence d'un démon. Rien n'avait bougé. Le téléphone se tut. On frappa à sa porte. La jeune mannequin se leva péniblement, le cœur au bord des lèvres, pour aller ouvrir. Mathilda, sa voisine de chambre, future actrice de comédies dramatiques, qui brillait actuellement dans de nombreux films pornographiques, se tenait sur le pas de sa porte, en robe de chambre.
- Tou vas bien, Nanouchka?
- Oui, je...
Karla réalisa alors que le soleil s'était levé. Elle avait donc dormi et... rêvé?
- J'ai fait un cauchemar...
- Bien. Tou m'a fait peur... Va prendre douche pour rafraîchir idées.
- Oui...
Le soleil perçait à travers le vasistas, il était temps de se préparer à affronter Jérémy Dantin. D'ailleurs, c'était son coup de téléphone qui avait réveillé Karla...
Karla ouvrit brutalement les yeux et toute son essence fut happée vers cette forme noire qui la dominait. C'était comme une chute, en sens inverse. Comme un vol plané interrompu par un piqué brutal. Elle flottait entre son propre corps et la chose au-dessus d'elle, incapable de crier, de bouger. Seule sa peur semblait empêcher son âme de rejoindre le démon.
- Je suis Yen-Lo, annonça une voix immatérielle.
Il parlait! Non : il pensait!! Il pensait dans sa tête! Au prix d'un terrible effort mental, Karla retomba un peu vers son corps allongé sous elle, presque jusqu'à le toucher. Mais le toucher avec quoi?!
- Laissez-moi! réussit-elle enfin à hurler, en vain.
Un calme absolu régnait dans la chambre de bonne où son cri n'était pas parvenu.
- Inutile d'hurler ainsi, ta voix ne s'entend plus dans ton monde.
Un terrible souffle souleva l'âme de la mannequin vers Yen-Lo. Elle se débattit comme elle put, essayant de résister au terrible appel de cet être informe. Elle s'immobilisa de nouveau, à quelques centimètres du démon.
- Qui êtes-vous? pensa-t-elle au milieu de toutes ses idées folles et désordonnées.
- Je suis un démon. Je suis Yen-Lo. Je suis Le Rien. Ce vide qui t'habite, cette sensation de sollitude, cet abandon de toi-même, c'est une part de moi qui vit déjà en toi.
- Et bien restez-y et lâchez-moi! fit Karla, paniquée au-delà de tout ce qu'elle avait pu connaître dans sa courte vie.
La jeune femme sentait le fil ténu qui la reliait encore à son corps s'étirer de dangereusement. Il fallait qu'elle redescende, qu'elle rentre en elle, qu'elle maîtrise de nouveau son corps, et surtout ses jambes pour fuir!
Au milieu de la zone d'ombre, juste au-dessus de son visage, deux yeux verts lumineux apparurent.
- Voilà une intéressante proposition... Mais j'ai besoin de plus.
Le téléphone sonna, perturbant le démon qui relâcha un peu sa proie. Karla se battit de toutes ses forces contre ce vide qui tentait de l'absorber, et se sentit enfin reculer. A la troisième sonnerie, elle plongea dans les entrailles de son propre corps et ouvrit les yeux en hurlant.
La pièce était vide. Rien ne trahissait l'éventuelle présence d'un démon. Rien n'avait bougé. Le téléphone se tut. On frappa à sa porte. La jeune mannequin se leva péniblement, le cœur au bord des lèvres, pour aller ouvrir. Mathilda, sa voisine de chambre, future actrice de comédies dramatiques, qui brillait actuellement dans de nombreux films pornographiques, se tenait sur le pas de sa porte, en robe de chambre.
- Tou vas bien, Nanouchka?
- Oui, je...
Karla réalisa alors que le soleil s'était levé. Elle avait donc dormi et... rêvé?
- J'ai fait un cauchemar...
- Bien. Tou m'a fait peur... Va prendre douche pour rafraîchir idées.
- Oui...
Le soleil perçait à travers le vasistas, il était temps de se préparer à affronter Jérémy Dantin. D'ailleurs, c'était son coup de téléphone qui avait réveillé Karla...
à suivre...
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