Bonjour mes blogonautes !
Ces derniers jours, sur la Toile, je suis tombée sur un article particulièrement intéressant intitulé "Qui sont les blogueurs ?". Cet article répondait à un autre article de Eric Mainville qui mettait en avant le fait que le Huffington Post utilisait (on ne peut pas dire employait !) environ 200 blogueurs pour alimenter une partie de son journal. Les réactions sont très diverses. Qui sont ces blogueurs qui travaillent gracieusement pour le Huff, avec pour seul retour une pseudo-visibilité apportée par la plateforme mais qui, à mon avis de blogueuse, reste bien difficile à évaluer ? Comment un journal qui se veut sérieux peut-il publier des écrits qui ne sont pas issus de journalistes patentés ? Si on admet que chaque blogueur a son mot à dire au même titre qu'un journaliste de formation, pourquoi ne pas rémunérer les articles ?
Bref, beaucoup d'avis que je vous laisse découvrir à travers les deux liens que je vous ai mis et qui m'amènent vers une question qui me tient à coeur : quelle est la valeur de l'écrit ?
L'EXPÉRIENCE DU HUFF : MAIS ILS SONT OUFS !
La visibilité, LE maître-mot du web. Ce que cherche tout blogueur, sans forcément y parvenir. Quelque chose de presque aussi mystérieux que la reconnaissance d'un talent. Presque seulement. Parce qu'il existe, aux dires de nombreux forums d'entraide, groupes FB, copains twittos, des façons de mettre son blog en avant. Faire des échanges de liens ou de bannières, participer sur d'autres blogs, partager les billets des autres en espérant qu'en retour... Bref, beaucoup de techniques qui me laissent tout de même un peu dubitative : est-il utile que j'aille partager sur mon blog l'article de Caro-la-Folle qui explique comment vider une dorade en un tournemain ? Heu... Là se pose la question de la pertinence de ce que j'ai envie de partager sur MON espace.
Parce que bon, oui, quand même, ici, je suis chez moi. J'aime laisser la porte ouverte afin que vous puissiez y entrer, vous installer dans le canapé avec un petit cocktail, mais si vous commencez à mettre vos pieds sur la table basse, vous allez vous faire rappeler à l'ordre.
Alors, face aux difficultés de faire connaître son blog, je comprends bien que les blogueurs trouvent que publier gracieusement sur le Huff est une bonne idée. Ils admettent donc aussi, par ce biais, que leur écrit n'a aucune valeur. Et là, ça me dérange un peu plus. L'écrit d'un blogueur, c'est ce qu'il a au fond du crâne et du coeur, et considérer que cela n'a pas plus de valeur que ça c'est donc considérer que l'être-blogueur n'en a donc pas davantage, non ? Et que dire de la valeur du travail fourni par le-dit blogueur qui a sans doute passé du temps à faire des recherches, des photos, rédiger son billet, le corriger... ? Je me rappelle que dans mes cours de philo (ouh pétard, ça remonte !), on avait aussi défini l'Homme par rapport à son travail. Je vous laisse poursuivre seul le cheminement de cette pensée...
COMBIEN COÛTE L'ÉCRIT ?
Autre question, mais pourtant intimement liée à la valeur de l'écrit. Ici, je vais vous faire part de mon expérience pour vous laisser vous faire votre idée. Quand le temps fut venu d'auto-éditer mon premier roman s'est posée la question du prix que j'allais demander pour ce livre d'environ 330 pages. Là, forcément, j'ai commencé à regarder ce qui se faisait en librairie et découvert que les auteurs célèbres vendaient souvent plus de 20 euros un tel ouvrage. Je me suis aussi tournée vers les auteurs moins célèbres, ceux qui ramaient dans la même barque que la mienne, et j'ai découvert que, pour diverses raisons, ils s'étaient alignés sur ces prix.
D'un côté, bien sûr, auteur au même titre que les autres, il n'y avait aucune raison que je brade mon travail.
D'un autre côté, lectrice aussi, je me suis posée la question de savoir si j'achèterais un roman d'un parfait inconnu, auto-édité et potentiellement bourré de fautes, à plus de 20 euros.
Et j'ai décidé que L'arbre de Johanne ne dépasserait pas les 17 euros. Pour offrir un prix attractif. Encore un coup de la visibilité, mais dans les dédicaces cette fois-ci et non pas sur le Web. Pour autant, je me rappelle la réflexion d'un ami qui m'a dit "Tout travail mérite salaire, tu dois évaluer combien vaut ton livre et ne pas te sous-vendre". Il avait raison. Me démarquer sur le marché du livre pour rendre mes livres plus attractifs, oui, offrir mon travail et donc induire qu'il n'a pas de qualité, non. Évidemment, j'ai la chance d'avoir peu de frais sur la production de mes livres, grace à ma Dream Team, ça aide à adopter une telle politique...
Alors, quelle est la valeur de l'écrit des blogueurs ? Cela dépend-il du profil du blogueur (toute question de capacités mise à part) ? Un blogueur qui a quelque chose à vendre sur son blog rechignerait-il plus facilement à offrir ses écrits gracieusement parce qu'il connait la valeur de son billet ? Alors qu'un autre, qui cherche surtout des lecteurs, serait prêt à écrire gratuitement pour quelqu'un d'autre du moment qu'il gagne de la visibilité ? Ou l'inverse ?!
Pas facile d'être blogueur en ce moment ! Il faut sans cesse choisir ce que l'on veut publier et maintenant, en plus, savoir évaluer la valeur de son travail.
Et vous ? Vous bloguez ? Vous êtes payés pour ça ? Si oui, êtes-vous payés à la juste valeur de vos écrits ?
─═☆Bonne lecture☆═─
Ҡ♥яine