19 juin 2007
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12:00
Elle se balance lentement dans son fauteuil :
Ses doigts filent la laine, montent le tricot.
Il lui faut vite finir le pull du marmot
Avant que l'automne ne souffle sur les feuilles.
Le cliquetis des aiguilles emplit son esprit
D'un bruit harmonieux et tellement apaisant.
Autour d'elle ne s'agite alors aucun passant :
Silence obligatoire dans les couloirs gris.
Des gens passent parfois, volontiers elle sourit,
Certains l'embrassent même! C'est un peu gênant...
Elle croise leurs regards inquiets ou impuissants,
Mais poursuit son tricot sereinement, sans bruit.
Des prénoms papillonnent, légers, dans sa tête,
On l'appelle parfois pour lui souhaiter sa fête,
Peu lui importe, ce qu'elle veut c'est terminer
Ce tricot coloré pour son petit dernier.
Il lui rendra visite dimanche prochain.
Mais dîtes-moi : dimanche, c'est quand? C'est bien loin!
Dans ce jeune homme élancé, timide, qui vient,
Comment reconnaître les traits de son gamin?
Elle vit pourtant toujours, mais cinquante ans plus tôt,
Dans son corps peiné, sa mémoire rajeunit :
Elle repense à cette maison au bord de l'eau
Où l'été ils se baignaient les après-midis.
Bien sûr, ses proches souffrent de la voir ainsi,
Emmurée dans l'agaçant petit cliquetis!
Laissez-la filer le cours de sa longue vie
Puis s'endormir en paix, la pelote finie...
Ses doigts filent la laine, montent le tricot.
Il lui faut vite finir le pull du marmot
Avant que l'automne ne souffle sur les feuilles.
Le cliquetis des aiguilles emplit son esprit
D'un bruit harmonieux et tellement apaisant.
Autour d'elle ne s'agite alors aucun passant :
Silence obligatoire dans les couloirs gris.
Des gens passent parfois, volontiers elle sourit,
Certains l'embrassent même! C'est un peu gênant...
Elle croise leurs regards inquiets ou impuissants,
Mais poursuit son tricot sereinement, sans bruit.
Des prénoms papillonnent, légers, dans sa tête,
On l'appelle parfois pour lui souhaiter sa fête,
Peu lui importe, ce qu'elle veut c'est terminer
Ce tricot coloré pour son petit dernier.
Il lui rendra visite dimanche prochain.
Mais dîtes-moi : dimanche, c'est quand? C'est bien loin!
Dans ce jeune homme élancé, timide, qui vient,
Comment reconnaître les traits de son gamin?
Elle vit pourtant toujours, mais cinquante ans plus tôt,
Dans son corps peiné, sa mémoire rajeunit :
Elle repense à cette maison au bord de l'eau
Où l'été ils se baignaient les après-midis.
Bien sûr, ses proches souffrent de la voir ainsi,
Emmurée dans l'agaçant petit cliquetis!
Laissez-la filer le cours de sa longue vie
Puis s'endormir en paix, la pelote finie...