Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 mars 2010 3 24 /03 /mars /2010 20:52
Mes chers blogonautes,

vous savez que tout autant que mes romans, l'avenir des jeunes au sein des établissements scolaires me tient à coeur. Je viens de recevoir un texte rédigé par des enseignants du 92 et qui explique admirablement bien la réalité des réformes engagées. Téléchargez et lisez : cela concerne peut-être vos enfants, vos neveux ou nièces, vos cousins et cousines, ou d'autres jeunes qui sont encore entre les mains de l'Education Nationale.

Je reste persuadée que seule une mobilisation des parents et des adultes qui se sentent concernés pourrait stopper le jeu de massacre qui se déroule au détriment de nos jeunes, qu'ils soient en maternelle ou à la fac. Mais pour cela il faut que vous soyez bien informés !

A vous de lire, et de partager si le coeur vous en dit...


★★.·¯`★ Bonne lecture ★¯`·.★★ 

Partager cet article
Repost0
20 mars 2010 6 20 /03 /mars /2010 12:09
Bonjour mes chers blogonautes !

Une petite phrase s'est glissée dans la circulaire de rentrée qui vient de paraître (18 mars).... Elle passe presque inaperçue....

Avec le concours des corps d'inspection, les inspecteurs d'académie, directeurs des services départementaux de l'Éducation nationale, soutiendront et accompagneront les projets d'école qui prendront explicitement en compte l'aménagement du temps scolaire pour en améliorer l'efficience, dans le respect des rythmes de l'enfant : semaine de neuf demi-journées, horaires décalés, articulation avec l'accompagnement éducatif, etc.

9 demi-journées ? Hum... Ça me semble exclu qu'ils remettent en place le samedi matin, donc... ?

Vous avez vu comme on est bien fourbe dans les hautes sphères de l'Education Nationale ? On ne prévient personne, on n'annonce rien, mais on pond déjà les textes qui rendront la chose incontournable ! Comme pour les derniers programmes mis en place : ils avaient annoncé une concertation sur leur contenu avec les enseignants mais les commandes de manuels créés à partir de ces programmes étaient déjà lancées !

Bref, deux questions me turlupinent :
1) La mise en place de ce nouveau calendrier sera-t-il bien national cette fois-ci ? Car il faut savoir que certaines communes de France n'ont toujours pas appliqué la suppression du samedi matin, alors de là à basculer sur le mercredi... !
2) Si le calendrier n'est pas national, que faire des enfants d'enseignants ? Admettons que je bosse le mercredi matin l'année prochaine mais pas mes enfants : cela me coûterait 30 euros par mercredi pour les faire garder au centre de loisirs (sans parler du fait qu'ils vont devoir se lever le matin et qu'ils vont être dans un sale état au bout de quelques semaines seulement !). 30 euros par 4 mercredis par mois : mon employeur compte-t-il m'augmenter de 120 euros ? Non ? Dans ce cas mes enfants seront dans ma classe avec moi !

Ayet, je suis énervée pour le week-end...


★★.·¯`★ Bonne lecture ★¯`·.★★

 


ҚΔЯɪиƐ

http://motsdtete06damizour.unblog.fr/files/2009/09/coupdeblouse.jpg
Partager cet article
Repost0
10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 09:49
Merci à Maryse, qui se reconnaîtra, de m'avoir fait part de cette tv alternative... Merci l'Huma !
Le ton est très juste je trouve, et dans 20 ans, comme ils le disent dans le court métrage, voici ce qui nous attend !

Partager cet article
Repost0
6 février 2010 6 06 /02 /février /2010 19:10
Je ne fais pas suivre les pétitions... en général...
Il est vrai qu'on en reçoit suffisamment dans nos boîtes aux lettres et qu'il faut passer du temps à faire le tri. Mais aux vues des dernières "évolutions" de l'école, je me permets de vous suggérer de lire cet appel et, éventuellement, de le signer !

Bonne soirée à tous
K.Rine


 http://appelpourlecolepublique.fr


L’École publique, laïque et gratuite crée le lien social indispensable pour faire face aux défis d’un monde en crise. C’est elle, et elle seule, qui permet de garantir la cohésion sociale. Elle est pourtant aujourd’hui menacée par des choix politiques qui favorisent le privé et encouragent le consumérisme éducatif.

Redonnons la Priorité à l’École laïque !

Le service public et laïque d’éducation doit garantir à chaque élève une scolarisation de qualité sur tous les territoires. Il doit permettre à chacune et chacun, quelle que soit son origine culturelle ou géographique, quelle que soit sa condition, quel que soit son handicap, de bénéficier d’une éducation et de s’approprier « le vivre ensemble » dans un espace où la liberté de conscience est strictement respectée.

Aujourd’hui, le service public et laïque d’éducation n’est plus une priorité de l’état.

Les nombreuses décisions ministérielles le montrent :

* les dizaines de milliers de suppressions d’emplois qui ne cessent de le frapper durement, le fragilisent en zone rurale et l’asphyxient en zone urbaine,
* les aides publiques concédées aux établissements privés (à 95% catholiques) qui n’ont jamais été aussi élevées. Il s’agit de près de 7 milliards d’Euros octroyés chaque année par l’État, auxquels viennent s’ajouter les participations obligatoires versées par les collectivités locales,
* la loi Carle qui amplifie le financement de la concurrence au service public et conforte la logique de «marché» scolaire,
* la suppression de la sectorisation, qui transforme les parents d’élèves en consommateurs d’école,
* le développement du privé par le plan banlieue, là où les besoins du service public sont les plus criants, là où la ségrégation sociale est la plus forte,
* les accords « Kouchner Vatican » (qui remettent en cause les règles de collation des grades universitaires au bénéfice des instituts catholiques) ainsi que les projets de financement par l’état de l’enseignement supérieur privé.

Nous, signataires de cette pétition, refusons l’affaiblissement organisé par l’État, de notre service public et laïque d’éducation.
L’éducation n’est pas une marchandise. La liberté de conscience doit être respectée partout et pour toutes et tous. L’argent de tous doit cesser de financer les choix de quelques-uns.

Nous exigeons une orientation politique qui fasse clairement le choix de l’École publique, laïque et gratuite.

Nous réaffirmons qu’il n’y a qu’une École de la République.

Nous demandons que l’effort éducatif de la Nation soit réservé au développement de l’École de la Nation.
Partager cet article
Repost0
28 janvier 2010 4 28 /01 /janvier /2010 21:51
http://img524.imageshack.us/img524/3111/5076550x10074420498rx4.jpgC'est à croire que les français ont une mémoire de poissons rouges !
Il y a deux ans, les mass media nous rabâchaient que nos petites têtes blondes n'en pouvaient plus de travailler le samedi matin et qu'il fallait ABSOLUMENT que tout cela cesse. A grand renfort de scientifiques bienveillants et bien-pensants qui se préoccupent, EUX, de la santé de nos enfants, le gouvernement a changé les rythmes scolaires. Terminée l'école le samedi matin, on va plutôt rallonger les journées de cours et ENFIN tous passer à la sacro-sainte semaine des 4 jours que tous les scientifiques pré-cités nous conseillent depuis tant d'années !

Hourra...


Seulement voilà, force est de constater que les bugs demeurent.
L'aide personnalisée est un échec cuisant dans les écoles : le taux d'absentéisme et l'implication des enfants en difficulté est parlant ! Et comment leur en vouloir ? Eux qui en ont ras-le-bol de passer leurs journées assis sur une chaise à ne rien capter de ce que la maîtresse raconte en mandarin (car c'est sûr : elle parle chinois cette fichue maîtresse !), il leur faut en plus se coltiner deux heures supplémentaires avec la même enseignante qui, n'ayant pas une formation spécifique pour contourner leurs difficultés, va dans 90% des cas leur reproposer peu ou prou les mêmes types d'exercices que ceux faits en classe et auxquels ils panent que dalle... (Je suis un tantinet énervée là, ça ne se sent pas trop j'espère ?!) ...

Et aujourd'hui, au journal de M6, PAN.
Ce que je sentais arriver depuis des mois nous tombe dessus insidieusement : la journée des 4 jours finalement c'est pas bien, il faut tout repenser ! Et revenir à une semaine de 5 jours, avec des horaires plus courts sur la journée, en respectant la chronobiologie des gamins. Et là, de nouveau, à grand renfort de scientifiques bien pensants et très préoccupés par la réussite de nos bambins, on nous explique que l'école française est une horreur, que c'est la pire de toute la communauté européenne, qu'elle est vilaine-pas-belle bouuuuh ! Et on la montre du doigt pour faire culpabiliser... mais qui au fait ? Les parents qui osent encore lui faire confiance en refusant de mettre leurs enfants dans les écoles privées ? Les enseignants qui font tout pour que les élèves qu'ils sont en ZEP aient la même chance de réussir que ceux des écoles plus bourgeoises, quitte à laisser une partie de leur paye dans des cartouches d'encre et des livres achetés personnellement ? C'est un peu fort !!!

Pourquoi ce billet ce soir ?
N'allez pas croire que je sois contre les réformes. Changer (encore une fois !) le rythme des enfants dans le but de trouver la meilleure solution pour eux est pour moi une évidence et je n'irai certainement pas contre. Mais il faut juste arrêter de prendre les gens pour des abrutis en pensant pouvoir balancer tous les deux ans dans les journaux des informations contradictoires dans le but de faire changer l'opinion d'avis sur la question ! On n'est quand même pas des moutons !
Et puis, honnêtement, cela ne fait que deux ans que l'école est sur 4 jours de façon nationale, alors quel recul les pseudos scientifiques du 20 heures ont-ils réellement pour lancer un tel pavé dans la mare ? Pour moi, aucun. Encore une fois, on nous manipule pour nous faire gober n'importe quoi, et surtout ce qui arrange le gouvernement : gagner de l'argent en reportant plus de charges sur les communes. Ce n'est donc pas du tout pour le bien être de nos enfants que le changement de rythme scolaire se profile une nouvelle fois à l'horizon : surtout, n'en soyez pas dupe !

K.Rine, écriveronne engagée.
Partager cet article
Repost0
13 juin 2009 6 13 /06 /juin /2009 00:38
Voici ce que j'ai reçu ce soir.
Voici ce que nous vivons aussi dans notre école.
Alors je me permets de vous laisser lire cet instantané de bonheur et de douleur...
Très bon week-end à tous,
K.


A... l'Education Nationale !
                                                          Monsieur Le Président,

                                                          Merci de lire ce message,

                                                          Un p'tit bonheur sur une page,

                                                          Une douceur..pour l'Education Nationale.

                Je le confie à la toile,

                La grande toile du progrès,

                Afin qu'il tisse les voiles...

                De la solidarité,

                Et qu'il rayonne aux ondes...

                De l'humanité.

                                                Je suis Professeur des Ecoles

                                                Dans un petit village de l'Eure,

                                                Trois cents âmes y demeurent,

                                                Et vingt- six élèves à l'école...

                                                Une classe, dite  « unique »,

                                                Mais cinq cours, dits multiples...

                                                Dans cette école une chance,

                                                Un p'tit morceau de bonheur,

                                                Qui s'écrit avec ces trois lettres:

                                                Employée de la Vie Scolaire...

                 Pour l'Education  Nationale,

                 Un p'tit bonheur, c'est pas banal,

                 Un léger baume sur le coeur

                 De cette Grande Dame

                 Un peu...bancale !

Notre bonheur, c'est Géraldine,

En silence elle participe

A la guérison d'la Grande Dame...

Elle est..une Valeur Ajoutée

HUMAINE rentabilité,

Et c'est du bonheur ...assuré !

                                Dès le matin, elle s'active,

                                C'est sur le net qu'elle s'incline

                                Les courriers, les notes de service,

                                Toutes les infos de l'inspectrice,

                                Et celles de l'Académie...

                                Mes mots notés au brouillon,

                                Les comptes-rendus de réunion,

                                Tapés, imprimés, photocopiés,

                                Enveloppés, adressés, timbrés,

                                Prêts à être distribués...

Encadrés, les derniers dessins des CP,

Affichés, sinon...à quoi bon dessiner?

Un CM vient montrer son texte sur le musée,

Elle l'aide à le recopier, à taper sur le clavier...

Retentit le téléphone, qu'elle décroche sans tarder,

Afin de ne pas gêner, le travail commencé,

Un autre enfant vient finir avec elle l'exercice,

Elle explique et décortique, redonne de l'énergie..

                               Rangée la bibliothèque,

                               Notés les livres prêtés,

                               Elle prépare la maquette,

                               La une du journal scolaire...

                                                                 Ah! Notre petit journal

                                                                 « Magique », ils l'ont appelé

                                                                 Quel travail de fourmi,

                                                                 J'y passerais......des nuits ?

Sonne la récréation, une mi-temps pour souffler,

Elle me rejoint, souriante, à la main nos deux cafés,

Quelques chaudes gorgées, entre... deux conflits à régler,

Des solutions à trouver, des mots à reformuler,

Une écorchure à soigner, une blessure à consoler...

                                      Et puis...c'est reparti !

                                      Sur les chemins de la connaissance,

                                      Vaincre ainsi sans cesse l'ignorance,

                                      Avec labeur, effort, sérieux,

                                      S'ouvrir l'esprit, être curieux.

                                     Ne pas oublier l'insouciance,

                                     De tous ces êtres en enfance,

                                     La bonne blague!... On la mettra dans le journal,

                                     Les bons gags, et les rires, c'est vital !

Dans les pots

Les peintures sont bien préparées,

Quatre enfants sur un chevalet,

Deux à l'ordi pour recopier,

Les autres en dessin sur papier,

....Sans elle, jamais...

Ce ne serait si bien géré.

                                                     Bientôt la fin de la journée,

                                                     Plus l'aide personnalisée,

                                                     Restent les cahiers à corriger,

                                                     Faire le point pour évoluer,

                                                     Et demain..tout continuer.....

                                       Le soir, coup de fil...

                                       C'est Géraldine,

                                      A sa voix, je perçois,

                                      Une blessure qui abîme...

Ecoute, me dit-elle...c'est à pleurer !

Du « Pôle Emploi » j'ai reçu...un imprimé,

Dans quelques semaines, c'est marqué,

Votre contrat est terminé...

Ils me demandent ce que j'ai fait,

Pour trouver un futur emploi..

Sa voix se fêle... « J'ai..un emploi!

Ils me demandent ce que j'ai fait,

pour me former, pour m'insérer,

Sa voix se gèle.... puis accélère: « Je...suis formée,

depuis trois ans, j'me sens utile, insérée et c'est varié,

Pas bien payé, mais..j'veux rester ! »

Sa voix s'étrangle... c'est à pleurer...

Ils me demandent mes compétences

C'que j'ai acquis, que vais-je répondre?

Il y a l'espace ...d'UNE  LIGNE

UNE LIGNE.... mais tu te rends compte !

J'ai honte, honte...il aurait fallu UNE PAGE

Au moins UNE PAGE pour répondre,

J'ai honte, honte..pour notre Grande Dame

Pour ceux qui l'ont créée, l'ont fait évoluer,

Qui a tant appris aux enfants,

Qui a tant encore à leur apprendre..

                                                             Et Géraldine ???

                                                             On n' lui dira même pas MERCI

                                                             Bien sûr, pas d' parachute doré,

                                                             Et même pas d'indemnité

                                                             Ils lui précisent... Oh!..comme ils disent...

                                                             D'étudier ses droits...pour..le R.M.I.

                                                             Elle a raison...c'est à pleurer..

                                  Alors qu'on demande chaque jour,

                                  A nos élèves de dire « Bonjour »

                                  De dire « Au revoir » et.... « Merci »

                                  De s' respecter, d'être poli,

                                  Comme vous dîtes, Monsieur Sarkozy...

                                  Que vais-je dire, à la p'tite fille,

                                  Qui l'aut're jour, près de moi ,s'est assise,

                                   Et ,toute fièrement, m'a dit:

                                                « Tu sais, Maîtresse,moi, quand j'serai grande,

                                                   J'irai au collège, comme mon grand frère,

                                                   J'irai au lycée, j'passerai mon bac,

                                                   Et je ferai...comme Géraldine! »

             Je sursaute.. Mon coeur se serre..C'est à pleurer.

                                                         C.Picavet

                                                          Professeur des écoles

                                                          à l'école des Livres Magiques

                                                          Saint-Grégoire du Vièvre (Eure)

En hommage à toutes les Géraldine, Florence, Sabrina, Laurence, Elodie,

                     à tous les Philippe, Sébastien, et bien d'autres qui ont valorisé mon

                     travail, et participé à la guérison d'la Grande Dame...

                     qui est encore bien malade...

Je ne crois pas à la peur, je crois à la force et à la magie des mots,

Et pour garder notre bonheur, il suffirait de quelques Euros...

Quel patron, quelle entreprise, après trois ans de formation,

jetterai son salarié, pour prendre un autre, recommencer ?

Quel jardinier, quel paysan, brûlerai sa récolte mûre, après l'avoir semée, soignée ?

                                                 Je n'ai pas fumé la moquette

                                                 Je veux seulement que l'on arrête,

                                                 De prendre les gens pour des pions,

                                                 Qu'on arrête de tourner en rond !

                                    Torpillé le « Chagrin d'école »

                                     En mille miettes de BONHEUR !

En l'honneur de tous ces p'tits bonheurs..

                                     INONDONS LE NET

                                       les amis, les décideurs,

                                       les chômeurs, les travailleurs,

                                       les directeurs,  inspecteurs,

                                       employés et professeurs,

                                       députés, ministres,

                                       r'm'istes, artistes, ou syndicalistes,

                                       chanteurs, compositeurs, rapeurs, slameurs,

                                       radios, journaux, télés,

et à tous ceux qui sont...parents...d'un enfant..

                                  enfin à chaque être humain de ce pays

                                  qui j'espère un jour dans sa vie,

                                  a bénéficié d'un peu de bonheur,

                                  de cette Valeur Ajoutée

                                  HUMAINE rentabilité,

                                  dans le giron de la Grande Dame.

                            

P.S:  Ironie..... A la rentrée, c'est presque sûr,

        Notre petite école rurale

        Sera dotée d'une Valeur Matérielle Ajoutée,

        Des fonds ont été débloqués,

         Huit ordinateurs et un tableau interactif,

         Une « classe numérique »,

         Nous serons  à la pointe du progrès ! Et pour cela, je serai formée !

Mais, qui m'aidera à installer, à préparer et à gérer, sans Valeur Humaine Ajoutée ?....
Partager cet article
Repost0
4 février 2009 3 04 /02 /février /2009 15:35
Mes chers blogonautes,

je ne résiste pas à l'envie de vous faire vivre de l'intérieur ce qui ce passe dans les écoles quand de grands changements s'annoncent...

Vendredi soir, une collègue du Val d'Oise annonce à l'une de mes amies instit qu'une réunion avec l'inspecteur a abouti sur une discussion autour d'une nouvelle répartition des horaires de classe l'année prochaine : la journée de cours serait raccourcie et nous travaillerions avec les enfants le mercredi matin pour compenser. Mouaip... On n'y croit pas trop... La chronobiologie et autres discours tenus depuis plus de 20 ans n'ont jamais abouti, alors pourquoi maintenant ? Et puis M. Darcos a supprimé une demi-journée d'école, c'est pas pour en recoller une l'année qui suit, non ?

Aujourd'hui, journal de France 2 (cf : FCPE et rythme scolaire), ce midi. Les rythmes scolaires réapparaissent bizarrement dans le sommaire, avec pour indication que le travail sur les 5 jours de classe (dont une 1/2 journée le mercredi) serait bien meilleure pour les enfants... Bizarre...

Et puis, tout à coup, c'est Libération qui s'en mêle. Et dans cet article M. Darcos informe qu'il ne serait pas contre le mercredi matin d'école...

Ça y est, la machine est en route. Et une nouvelle fois ce sont les enseignants ,qui vont subir de plein fouet ce changement de rythme, qui sont les derniers avertis. Pire : les derniers consultés ! Car celle-là on ne l'avait pas vraiment vu venir... Et surtout le rythme qui change EN MIEUX pour les enfants, va au contraire être INFINIMENT PLUS CONTRAIGNANT pour nous. La pause du mercredi nous était ("nous est" crévindiou, parce qu'ils ne nous l'ont pas encore sucrée !!) nécessaire pour prendre un peu de temps personnel et préparer au mieux nos deux derniers jours de cours (sans parler des corrections). En travaillant le mercredi matin, je me demande bien la gueule qu'auront notre cahier journal et nos fiches de prep que l'on fera vite fait le mercredi après-midi entre Carrefour (non je n'ai pas d'actions !), le hand-ball de l'aîné et le rendez-vous chez le dentiste du petit dernier.

Bref, soyons lucide : en voulant améliorer le rythme de travail des élèves (et je suis pour à 200% !), on allège surtout le budget consacré aux centres de loisirs par les communes (et hop, une petite économie par ici), et on rend un peu plus contraignant le boulot des profs qui n'en avaient pas vraiment besoin. Cela va évidemment valoriser notre métier et pousser les futurs Bac+5 à le choisir, à n'en pas douter... ! Sans compter que l'aide personnalisée est toujours d'actualité et laisserait les journées des enfants qui "en profitent" aussi longues qu'actuellement !

Alors, comme disait ma pote et collègue dans un mail que j'ai reçu : "Mais j'en ai vraiment plus qu'assez qu'on nous prenne pour des c... J'en ai assez d'apprendre ce qui nous concerne par d'autres que nos "responsables", "supérieurs" ... RAS LE BOL !!!!"

Il serait bien qu'un jour on envisage une école où chacun trouverait sa place, où les enfants seraient VRAIMENT au centre de tout sans qu'il ne soit question de faire plaisir aux parents, de limiter le budget, de déshabiller Paul pour laisser Pierre cul nu... Mais je suis une rêveuse, chacun de vous le sait !

K.Rine
Partager cet article
Repost0
18 novembre 2008 2 18 /11 /novembre /2008 20:53
Comme souvent, les médias mettent en avant les réductions de postes (réelles !) dans l'enseignement pour expliquer les motivations de la grève de jeudi prochain.
Nous (les profs) ne manifesterons pas seulement contre les suppressions de postes. Cette vision présentée aux parents est, comme toujours, volontairement réductrice. Nous manifesterons parce que l'Etat a démagogiquement supprimé le samedi matin (donc deux heures de cours pour les enfants) et mis en place des programmes plus lourds et rétrogrades en parallèles. Faire plus, avec moins de temps, ne nous paraît pas raisonnablement possible.
Nous manifesterons parce que les enseignants spécialisés (le RASED) qui ont aidé des milliers d'enfants à sortir de l'impasse scolaire là où des profs lambdas (comme moi) sont désespérés par certains cas et désemparés, parce que ces enseignants indispensables du RASED sont voués à disparaître dans l'année à venir. Et que le soutien devrait être menés par des profs lambdas, à raison de deux heures par semaine... Mais j'ai déjà expliqué l'aberration de cela !
Nous manifesterons parce que l'Etat, pour faire des économies budgétaires, remet en cause le maintien des petites et moyennes sections de maternelle, afin de récupérer du personnel enseignant à basculer sur les plus grandes classes sans débourser un sous. Alors que toutes les études prouvent qu'une scolarisation précoce, particulièrement dans les zones difficiles, permet aux élèves d'avoir une vraie chance de réussir.
Nous manifesterons enfin parce que l'Etat (toujours !) a décidé de fermer les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres, ces IUFM qui, même s'ils ne proposaient pas une formation extraordinaire, permettaient aux jeunes diplômés d'avoir une première approche encadrée d'une classe et des "billes" pour réagir face aux situations stressantes ou inattendues de la vie en classe. A la place, des diplômés bac + 5 seront parachutés directement dans des classes (avec un pseudo stage avant, mais on demande à voir !!). Et franchement, qui va vouloir gagner 1600 euros avec un bac +5 ?!
Nous, les profs, subissons tout cela (et malheureusement plus encore avec d'autres réformes moins connues mais tout aussi dramatiques) et nous n'en pouvons plus. La politique actuelle nous désespère. Voir anéantit notre envie de poursuivre dans ce métier qui est pour nous, bien souvent, une vocation...
Voilà pourquoi, parmi tant d'autres, je serai aussi en grève jeudi.

Partager cet article
Repost0
14 octobre 2008 2 14 /10 /octobre /2008 09:09
Bonjour à tous !

L'heure est grave. Les changements importants. L'école, base de toute société, est en train de subir de plein fouet des bouleversements et remaniements qui mettent en péril l'avenir des élèves.
Vous le savez, j'ai de plus en plus de mal à accepter que tout le mal que les enseignants se donnent pour permettre à tous les enfants d'avoir les mêmes chances d'accéder à une vie décente, une vie dans laquelle ils seront acteurs de leurs choix, que tout cela soit mis à mal par des "penseurs" qui réfléchissent surtout à leur budget.

Aussi je vous propose aujourd'hui de cliquer sur le lien de "Une école, votre avenir" qui appelle massivement parents, enseignants, et tout ceux que l'avenir des enfants de notre pays intéressent à venir manifester dimanche 19 octobre.

Que dire de plus ?
Qu'en 2010 le concours de professeur des écoles sera accessible avec un master (bac +5) et seulement 4 épreuves portant sur une théorisation évidente des savoirs ? Quel étudiant bac + 5 voudra d'un poste à 1600 euros avec très peu d'évolution de salaire ?
Que les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres (IUFM) sont condamnés à disparaître dans les deux ans car les nouveaux professeurs des écoles bac + 5 seront jetés dans les classes sans plus de ménagement ni de formation. Quel parent a envie de voir débarquer un jeune prof, prof qui n'a aucune idée de ce qui se passe dans une classe et de ce qui l'attend, n'ayant jamais "fait classe" ? Certains me répondront que c'est ainsi pour les enseignants des collèges et lycées. Et cela se passe-t-il sans anicroche ?
Que les diplômes d'enseignants spécialisés sont rayés des listes : terminé le RASED, les profs spécialisés en CLIN, CLIS etc...

L'avenir n'est pas rose. Réagissons !
Partager cet article
Repost0
5 octobre 2008 7 05 /10 /octobre /2008 21:48
Voici un mail que j'ai reçu ce soir et que je tiens à diffuser afin que les parents puissent, en toute connaissance de cause, faire leur choix dans la lutte qui s'annonce entre les enseignants de tous bords et leur employeur dans les mois à venir. La comparaison des RASED avec les médecins spécialistes est on en peut mieux trouvée, mais lisez plutôt...


« Un saccage incommensurable »
Message d'André OUZOULIAS
à Gérard TOUPIOL, président de la FNAME,
Lundi 29 septembre 2008

Mon cher Gérard,
J'imagine que vous êtes assommés par les dernières nouvelles (suppression de près de la moitié des postes d'enseignants spécialisés en RASED). Luc Ferry avait beau l'avoir annoncé, nous avions beau redouter depuis quelques jours que de telles coupes soient inscrites dès le prochain budget, je reste sans voix face à l'ampleur du fauchage. De plus, il faut maintenant considérer comme probable que le gouvernement ne s'arrêtera pas au milieu du gué et qu'il a déjà décidé de supprimer l'autre moitié des postes de RASED dans le budget 2010.
C'est un saccage incommensurable : chaque maître spécialisé de RASED représente un trésor de compétences, un appui irremplaçable pour les maîtres et les équipes d'école. Je pense à Ghislaine, à Martine, à Françoise, à Magali… des maîtres E que j'ai côtoyés au cours de ces dernières années et qui m'ont tant appris et j'enrage ! Je pense à tous ceux qui, comme elles, ont acquis une authentique expertise diagnostique et pédagogique sur la grande difficulté scolaire, après des années d'expérience dans le travail auprès d'élèves qui ont des difficultés graves de toutes sortes dans les apprentissages scolaires. Et j'enrage ! Dans les écoles primaires aujourd'hui, personne ou presque ne sait vraiment faire ce travail.
Si on considère que chacun des 7 000 maîtres E et G de RASED sauve chaque année du désastre, ne serait-ce que 10 gamins de cycle 2, c'est 70 000 enfants qui, au lieu d'être soustraits à l'échec scolaire, seront bientôt pratiquement abandonnés à leur sort. Malgré toute la bonne volonté des enseignants (et elle est grande !), ce n'est évidemment pas deux fois 50 minutes de « soutien » par semaine qui peuvent remplacer une prise en charge spécialisée E ou G, éventuellement au sein même de la classe. Comment croire que le gouvernement souhaite vraiment diviser par 3 le nombre d'élèves en grande difficulté face à l'écrit, s'il raye ainsi d'un trait de plume, sans aucun scrupule, un dispositif dont bénéficient les élèves les plus en difficulté ?
Et quelle économie fera-t-on finalement ainsi dans les divers budgets de l'État, si demain, ces 70 000 élèves se retrouvent aux limites de  l'analphabétisme ? Combien de postes faudra-t-il créer en SEGPA dans quelques années ? Combien de classes-relais ? Et dans vingt ans, combien de pauvres, que l'on qualifiera d'« inemployables » et pour lesquels on débattra pour savoir s'il vaut mieux un RMI, un RSA ou une quelconque autre allocation-pauvreté ? Et dans trente ans, combien d'enfants de ces personnes qui, à leur tour… ?
Victor Hugo disait : « Ouvrez des écoles, fermez des prisons ». N'est-il pas curieux de constater que, dans le projet de budget 2009, on supprime des milliers de postes d'enseignants, tandis que le nombre de postes de gardiens de prisons est l'un des rares à augmenter fortement ?
Xavier Darcos pense peut-être que, du fait que les effectifs moyens par classe ne monteront pas significativement et qu'il offre 2 h de « soutien » aux « élèves-en-difficulté », les parents ne s'apercevront de rien et ne diront rien. Mais pour cette fois, je crois qu'il se trompe. Les parents peuvent comprendre qu'il y a là une escroquerie. Si on leur explique qu'en supprimant les psy, les E et les G des RASED, le ministère prend, dans le domaine de l'éducation, une mesure qui reviendrait, dans celui de la santé, à supprimer les spécialistes (ophtalmo, ORL, gastro, etc.) tout en proclamant que les généralistes sauront répondre aux besoins des patients, ils ne laisseront pas faire.
Les parents des élèves en situation de handicap doivent aussi savoir que la fin des RASED sera une entrave à l'intégration dans bien des écoles, là où des élèves sont intégrés dans des classes ordinaires et où ils bénéficiaient de l'aide d'un maître E ou G au titre de la difficulté scolaire. Ils ne laisseront pas faire.
Le ministère dit : les maîtres spécialisés « pourront, au sein des écoles et dans le cadre de la nouvelle organisation de la semaine scolaire, traiter au mieux et en continu la difficulté scolaire ». Il ajoute qu'« ils garderont leur indemnité spéciale ». Je crains qu'il veuille rouvrir 3 000 classes d'adaptation à l'année, où l'on mettra les élèves les plus en difficulté, encadrés par les maîtres E sédentarisés. Même chose l'an prochain pour 3 000 autres classes. Pour l'instant, il y a des obstacles juridiques à une telle réforme. Mais aussitôt que la loi sur les EPEP sera adoptée (elle sera débattue en janvier), cela pourrait devenir licite, la classe d'adaptation d'un EPEP pouvant vraisemblablement accueillir des élèves qui relèvent actuellement de plusieurs secteurs scolaires.
Un tel projet n'aurait d'autre avantage que de faire des économies à court terme. Pour le reste, il serait anachronique et paradoxal : au moment où l'école fait un effort considérable pour intégrer les enfants en situations de handicap, nous serions le seul pays d'Europe à créer des dispositifs pour externaliser le traitement de la difficulté. Y aura-t-il quelqu'un, au ministère, pour démentir cette tentation d'un retour déguisé aux classes de perfectionnement des années 1970 ?
Un observateur impartial aurait quand même peine à croire que le gouvernement a pris cette décision uniquement pour des raisons budgétaires. N'y a-t-il pas d'autres raisons ? Le ministère a-t-il fait réaliser une évaluation du travail des RASED ? Les personnels des écoles, spécialisés ou non, ont besoin de le savoir. Les parents d'élèves et les citoyens doivent également être éclairés sur ce point, car il s'agit à la fois de l'avenir de dizaines de milliers d'enfants et de la gestion des deniers publics.
Quoi qu'il en soit, on se pose inévitablement beaucoup d'autres questions : À quoi ressemble ce pilotage de l'institution scolaire, quand on efface ainsi quarante ans d'histoire de l'adaptation scolaire sans aucun débat préalable ? Au moins, le ministre précédent, pour réformer tel ou tel volet de la politique scolaire, commençait-il par demander un rapport à des IG ou à un universitaire ou par réunir des spécialistes lors d'une journée d'études… Que dire de cette façon de bouleverser ainsi l'école, de chambouler l'approche de la grande difficulté scolaire sans consulter ni les personnels, ni l'Inspection Générale, ni les spécialistes, ni même les instances officielles comme le Haut Conseil à l'Éducation ? Quelles autres professions accepteraient d'être ainsi méprisées ? Cette façon d'exiger des personnels qu'ils obéissent sans comprendre devrait-elle être considérée comme le modèle éducatif de ce ministère ?
Nous avons quelques mois pour susciter un mouvement ample et uni parmi les enseignants et les parents : il s'agit de préserver l'un des moyens les plus efficaces que nous ayons pour travailler à la réussite de tous les enfants. La FNAME peut compter sur mon soutien… et sur mon aide.

Amicalement et solidairement.

Bien à toi,

André OUZOULIAS


professeur à l'IUFM de Versailles-UCP (Université de Cergy-Pontoise),
Département PEPSSE (Philosophie, épistémologie, psychologie, sociologie et sciences de l'éducation)
Partager cet article
Repost0